Contexte et dynamiques régionales

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Activités économiques

1. Une économie dynamique, fortement industrielle, mais moins prospère qu'autrefois

 

1.1. Une région industrielle durement éprouvée par les délocalisations

L’Alsace qui est une région avec une industrie forte (17,5% de la valeur ajoutée régionale) a néanmoins perdu 42 600 emplois industriels depuis 2000. Avec la mondialisation de l’économie, la forte internationalisation de l’appareil productif alsacien qui avait contribué à la réussite de l’Alsace s’est révélée un handicap. Elle a entraîné des restructurations, des délocalisations d’usines manufacturières dont les centres de décision sont situés hors de l’Alsace et une forte diminution du nombre de postes de travail. Les 10 200 emplois créés dans le tertiaire marchand au cours de la même période ne compensent pas les pertes d’emplois industriels. Par ailleurs, les importants besoins en main d’œuvre du canton suisse de Bâle et du land allemand du Baden-Württemberg sont de moins en moins pourvus par des travailleurs alsaciens en raison du recul du dialecte alsacien et de la langue allemande chez les ouvriers malgré les efforts conjugués du rectorat et de la Région.

 

Le secteur concurrentiel représentait 77% de l’emploi salarié en Alsace début 2008 (75% en métropole). Depuis la crise financière de septembre 2008, près de 13 700 emplois salariés (représentant 7,4% des pertes d’emplois de la métropole) ont été détruits. L’Alsace se situe au 7e rang des régions françaises pour les baisses d’emploi au cours de cette période.Mais elle occupe le 4e rang des régions qui ont perdu le plus d’emplois salariés entre 2001 et 2011 (-6,4% pour +1,1% en métropole). Entre 2001 et 2011, l’Alsace occupe le premier rang des plus fortes augmentations du taux de chômage des régions métropolitaines (+3,5 points pour +1,5 points en France)

 

1.2. Une fragilisation du secteur industriel que le secteur des services n’arrive pas à compenser

L’Alsace est la troisième région industrielle de France, en termes d’effectifs rapportés à la population. L’industrie produit 17,5% de la valeur ajoutée régionale en 2009 (12,5% en métropole). Le secteur tertiaire produit 74,2% de la valeur ajoutée régionale pour 79,3% au niveau national. Au cours de la période 2000-2009, son rythme de croissance (+ 3,5% l’an) est inférieur à celui de métropole (+4%), essentiellement dans le secteur marchand.(source SGARE).

Répartition des emplois
Cartographie INSEE, 2006

Les activités industrielles sont diversifiées avec notamment l’automobile, l’agroalimentaire, la mécanique et la chimie. Les entreprises sont réparties sur tout le territoire, avec quelques grands pôles : Mulhouse, Colmar et le triangle Strasbourg - Haguenau - Molsheim qui concentrent plus du quart de l’emploi industriel de la région (source INSEE).

Parmi ce tissu industriel, on recense une cinquantaine d’établissements à risque dits "Seveso", liés principalement au stockage de produits pétroliers et au secteur de la chimie dans le Haut-Rhin. Quelques zones apparaissent plus sensibles en raison de l’urbanisation située à proximité ou des émissions dans l'air : port aux pétroles de Strasbourg, vallée de Thann-Cernay…

L’essentiel des grandes activités alsaciennes se situe dans les secteurs aux logiques de croissance intensive avec réduction d’emploi (automobile, mécanique, chimie, banque) voire de déclin (textile-habillement, bois-meuble).

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La tertiarisation de l’activité a pour conséquence d’accroître considérablement la population à proximité des grands pôles urbains, qui ont engrangé l’essentiel de la croissance des emplois de services ces dix dernières années. Cette tertiarisation de l’économie alsacienne et sa concentration rendent d’autant plus fragile le relatif équilibre qui avait pu être maintenu par un territoire bien irrigué en emploi industriel. Strasbourg, Mulhouse, Colmar et Haguenau-Bischwiller concentrent 46% de la population alsacienne et 65% des emplois du tertiaire hors commerce (source SGARE).

Les fermetures d’établissements, dans les zones à l’écart des grands centres urbains, sont rarement remplacées par de nouvelles activités. Soumis aux stratégies des grands groupes (délocalisations, rachats, fusions), les territoires se font concurrence à toutes les échelles, comme l’illustre la multiplication des zones d’activité (source SGARE).

Dans ce contexte, le taux de chômage de l’Alsace, le plus faible de France jusqu’à la fin des années quatre vingt dix, traduit l’ampleur de cette situation (8,5% au 4e trimestre 2011) [1]. Si l’Alsace reste en position plus favorable au regard de la moyenne française (9,4%), elle s’en approche progressivement. Entre 2001 et 2011, l’Alsace occupe le 1er rang des plus fortes augmentations du taux de chômage des régions métropolitaines (+3,5 points pour +1,5 points en France), cependant l’évolution au cours des douze derniers mois est un peu plus favorable en Alsace (0 points pour +0,2 points en France).



[1] Les taux s’élèvent à 8,1% dans le Bas-Rhin et 9,2% dans le Haut-Rhin.

 

 

> 2. Des productions agricoles à forte valeur ajoutée