Thématiques environnementales

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Un risque technologique très présent

Page mise à jour le 10-06-2013

1. Une cinquantaine d'établissements Seveso

Etablissements à risque et installations classées

Les accidents industriels peuvent entraîner des conséquences immédiates graves pour le personnel, les riverains, les biens et l'environnement. Les établissements présentant de tels risques sont dits Seveso, c’est-à-dire qu’ils sont recensés au titre de la directive européenne Seveso 2, et sont assujettis à des dispositions spécifiques. L’Alsace compte 27 établissements Seveso "seuil haut" ou "AS" (autorisation avec servitudes) et 20 établissements "seuil bas" en 2010, soit moins de 4% des établissements Seveso français. Cependant, au regard de sa petite superficie, la densité de ces établissements y est relativement élevée (presque trois fois plus que la moyenne nationale). Il s’agit pour bon nombre d’entre eux de stockages de produits pétroliers (notamment en lien avec la raffinerie de Reichstett - dont la fermeture est programmée - et le port aux pétroles de Strasbourg) et d’activités du secteur de la chimie, plus particulièrement dans le Haut-Rhin.

Les deux tiers des sites Seveso sont situés le long ou à proximité du Rhin, Strasbourg présentant une densité particulièrement forte. La vallée du Thann en compte également plusieurs, ainsi que, dans une moindre mesure, l’agglomération mulhousienne. Beaucoup de ces sites sont localisés à proximité immédiate de zones d’habitation.

Pour les établissements situés le long du Rhin, les enjeux sont de fait partagés avec l'Allemagne et la Suise. A l’inverse, des sites Seveso situés de l’autre côté du fleuve peuvent également impacter des communes françaises en cas d’accident.

Etablissements industriels transfrontaliers
Cartographie SIGRS

2. Plus de 1000 installations classées pour la protection de l'environnement


On recense en Alsace 1100 installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation ou enregistrement (ICPE). Parmi elles et au-delà des établissements Seveso, certaines activités font l'objet d'un suivi particulier en raison des risques qu'elles présentent, notamment lorsque les effets peuvent se faire sentir hors du périmètre du site : il s’agit par exemple des silos de céréales, des dépôts d’explosifs ou bien des installations de réfrigération à l’ammoniac, dont les brasseries en milieu urbain à Strasbourg.


Entre 2005 et 2008, le nombre d’accidents industriels déclarés est resté relativement stable autour d’une trentaine par an et d’un faible niveau de gravité, un tiers des incidents mineurs enregistrés l’étaient sur des établissements Seveso. Plus de la moitié des incidents concernent des incendies, près d’un quart des pollutions des eaux ou des sols.

3. D'importants flux de matières dangereuses


Le risque lié au transport de matières dangereuses concerne l'acheminement par route, rail, canalisation et voie d'eau, avec, selon la nature du produit transporté, des risques d’incendie, d’explosion ou de déversement qui peuvent propager des vapeurs toxiques dans l’air et polluer l’environnement. Le transport de matières dangereuses ne concerne pas que des produits hautement toxiques, explosifs ou polluants. Tous les produits dont nous avons régulièrement besoin, comme les carburants, le gaz ou les engrais peuvent, en cas d’accident, présenter des risques pour la population ou l’environnement. Il est admis que le transport fluvial est le mode le plus sûr, avec un taux d’accidentologie quasi nul, suivi par le fer puis la route.

Par sa situation géographique et son dynamisme économique l’Alsace est le siège d'un important trafic de marchandises et matières, et proportionnellement d’importants flux de matières dangereuses : ils représentent plus de 10% de l’ensemble des trafics de marchandises alsaciens. Selon les dossiers départementaux des risques majeurs, une commune sur trois est concernée. D'après une étude de 2009 de l’observatoire régional des transports (DRE Alsace, études précédentes ORTAL), le Rhin supporte un très important trafic de transit (marchandises traversant l'Alsace sans s'y arrêter) et international (échanges entre l'Alsace et un autre pays) estimé à près de 15 millions de tonnes, essentiellement des produits pétroliers. Les ports de Strasbourg et de Mulhouse-Rhin jouent un rôle majeur dans ce transport de matières dangereuses avec près de 5 millions de tonnes en 2008. Hors transit et trafic international, le transport de matières dangereuses représente plus de 10 millions de tonnes annuelles en Alsace. Plus de 60% des matières transportées restent au sein même de la région. Plus de 80% de ces flux sont réalisés par la route, 10% par le mode fluvial (contre 3% au niveau national) et 9% par le ferroviaire (contre 7% au niveau national), tous concentrés sur un axe nord-sud (Rhin, voies ferroviaires et autoroutières parallèles).

Flux de matières dangereuses par mode
Cartographie ORTAL, données 2008

 

Les flux de produits pétroliers représentent plus de la moitié des transports de matières dangereuses en Alsace, à partir de deux grandes zones de dépôts pétroliers dans les agglomérations de Strasbourg et Mulhouse.

Les matières dangereuses sont également transportées par canalisation. Ce mode présente des garanties de sécurité, mais peut néanmoins comporter des risques qu'il convient de maîtriser, principalement l'endommagement par des travaux à proximité des réseaux et le percement par corrosion. La région est notamment traversée par d'importantes canalisations d'hydrocarbures, qui desservent la raffinerie de Karlsruhe depuis Fos-sur-Mer.



 

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