Un site pollué se définit comme présentant un risque pérenne, réel ou potentiel, pour la santé humaine ou l’environnement du fait d’une pollution.

1. De nombreux sites et sols pollués, mais une connaissance de l’ampleur des pollutions encore incomplète

La base de données BASOL inventorie à l’échelle nationale les sites pollués (ou potentiellement pollués) par des activités industrielles ou de traitement des déchets appelant une action des pouvoirs publics à titre préventif ou curatif. Elle dénombre en janvier 2011, 262 sites en Alsace, ce qui représente près de 6% sites de France (pour 1,5% du territoire métropolitain) et place l’Alsace en 6^ème position.

Tous ces sites doivent faire l'objet d'un diagnostic et au besoin de travaux de dépollution. Dans certains cas des restrictions d'usage peuvent y être imposés. Près de la moitié d'entre eux sont en attente de diagnostic, en cours d'évaluation ou de travaux, et de ce fait la connaissance de l’ampleur des pollutions reste encore incomplète.

Plus de 200 sites font l’objet d’une surveillance des eaux souterraines afin de suivre leurs éventuels impacts sur la ressource et de traiter la pollution sortant de ces sites. Des teneurs anormales dans les eaux souterraines ont été détectées pour les trois quarts d'entre eux et 6 sont à l’origine d’un arrêt de captage des eaux pour l’alimentation en eau potable.

Par ailleurs, une campagne de diagnostic de 18 établissements sensibles (écoles et crèches) implantés sur des sols potentiellement pollués, anciens sites industriels (référencés par BASIAS - voir ci-après), est en cours.

Au-delà de l’inventaire des sites pour lesquels la pollution est avérée, des inventaires régionaux (base de données BASIAS) des sites industriels et activités de service, en activité ou non, pouvant avoir occasionné une pollution des sols, sont réalisés sur la base de l’examen d’archives. Cet inventaire contient environ 3 500 sites pour le Haut-Rhin et environ 6 000 pour le Bas-Rhin. Ces sites doivent faire l’objet d’une attention particulière en cas de réaménagement. Ils ne présentent qu'une potentialité de pollution, la finalité de cette base de données étant de conserver leur mémoire pour fournir des informations utiles à la planification urbaine et à la protection de l'environnement. C'est un outil très important pour anticiper les difficultés que les pollutions de sol peuvent engendrer dans les projets de réaménagement d'anciennes friches.

2. Composés organiques volatils, solvants chlorés, métaux des substances fréquemment mises en évidence

Les substances fréquemment mises en évidence dans les sites et sols pollués d’Alsace sont des composés organiques comme des hydrocarbures (provenant notamment de dépôts de carburant et de l'industrie chimique) détectés dans 38% des sites diagnostiqués (ce qui est comparable à la moyenne nationale), des solvants chlorés liés aux nombreuses industries de traitement de surface (24%, une proportion double de la moyenne nationale) ou des hydrocarbures aromatiques polycycliques. Les éléments métalliques tels que le chrome, le plomb, l’arsenic, le cuivre et le nickel sont aussi souvent détectés.

3. D'anciennes décharges à l'origine de pollutions notamment de la ressource en eau

On dénombre en Alsace près de 1 300 anciennes décharges brutes. Elles peuvent être à l’origine de pollutions notamment de la ressource en eau et constituer des "points noirs" de paysage si elles ne sont pas réhabilitées. Les collectivités (communes essentiellement) ont fermé la quasi totalité des sites, au fur et à mesure de la création de déchèteries, à partir des années 1980. Les quelques sites subsistant sont suivis par les DDT et les Départements, pour que seuls des déchets inertes y soient admis. Les collectivités ont mené d'importantes opérations de réhabilitations des sites présentant un impact sur l'environnement. L'ADEME et les deux Départements ont participé et participent encore à l'inventaire des sites et au financement des  réhabilitations.

4. Pechelbronn, un site dont l'ampleur de la pollution est encore mal connue

Périmètre de l'exploitation pétrolière de Pechelbronn Cartographie Géodéris

La problématique liée à l’ancienne activité pétrolière de Pechelbronn est triple :

Afin de limiter les éventuels risques pour la population, et dans l'attente de connaissances plus précises, un arrêté préfectoral de 2008 porte suspension provisoire de certains usages de l’eau des nappes souterraines et superficielles (consommation humaine, arrosage, thermalisme...) sur la portion du territoire concernée par l’emprise des puits miniers et des forages fuyants des anciennes mines.