Problématiques transversales

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D'importantes conséquences environnementales

Page mise à jour le 02-05-2012

1. Des aménagements sources d’impacts directs sur la biodiversité, les paysages, les ressources en eau et les risques

 

La consommation d’espace et l’artificialisation des sols qui en résulte ont des conséquences, en Alsace comme ailleurs, sur la biodiversité, les paysages, la ressource en eau, les inondations, avec toutefois des niveaux d’enjeux différents suivant les caractéristiques propres à chaque territoire.

L'artificialisation menace fortement la biodiversité, par emprise directe sur les milieux naturels (situation plutôt rare) et surtout du fait de leur fragmentation et de leur cloisonnement : certaines espèces s’en retrouvent gênées pour l’accomplissement de leur cycle de vie, leur migration, voire le déplacement de leur aire de répartition imposé par le changement climatique. Il s’agit d’un enjeu particulièrement fort en Alsace étant donné la richesse du patrimoine naturel, les forêts en particulier, déjà fortement fragilisé.

L’artificialisation des sols peut aussi aggraver le risque inondation, par la diminution des zones d’expansion des crues, l’intensification des phénomènes de ruissellement (dû à l'imperméabilisation des sols). Cette problématique est particulièrement importante en Alsace où le risque inondation est déjà très prégnant. Par ailleurs, la localisation des aménagements, s'ils sont dans les zones inondables ou l'axe de coulées boueuses par exemple,  peut elle même engendrer une augmentation de l'exposition des populations. Enfin, l’imperméabilisation peut ausi réduire la recharge des nappes d'eau souterraines en limitant les possibilités d’infiltration dans le sol.

2. Des impacts sur l'activité agricole

 

La consommation de terre pour le développement urbain se fait aujourd'hui essentiellement au détriment de l'espace agricole. Les conséquences pour l'activité agricole sont d'autant plus importantes que la valeur agronomique des sols est élevée. Or compte tenu de l’implantation historique des villes, l’extension de leurs zones urbaines touche le plus souvent les meilleurs sols agricoles. En Alsace, comme en moyenne nationale, on estime (source SOeS - GIS Sol) qu'environ un tiers de l'artificialisation se fait au détriment de sols à très forte valeur agronomique.

Au-delà de la réduction des surfaces exploitables, l'étalement urbain mal maîtrisé fragilise l'activité agricole dans les zones périurbaines : instabilité et spéculation foncière, bâtiments d'exploitation enclavés dans les zones urbaines, difficultés d'accès aux parcelles... D'où l'importance de prendre en compte l'activité agricole dans toutes ses dimensions dans les projets des territoires : préservation de l'outil foncier, maintien d'une agriculture de proximité, valorisation des productions locales, rôle pédagogique...

3. Une augmentation des déplacements, source de pollutions et de nuisances

 

L'étalement urbain, et la dissociation entre les lieux de résidence, de travail et de loisirs qui l'accompagne, génère des déplacements plus longs et une part modale du routier accrue, particulièrement lorsque les extensions urbaines se font dans des zones mal desservies par les transports collectifs : outre les conséquences environnementales (dégradation de la qualité de l’air, émissions de gaz à effet de serre, bruit), cet accroissement des déplacements est parfois cause de précarité économique des ménages, qui doivent faire face à un important budget carburant (ou transport en commun) dans un contexte d'augmentation du prix de l’essence. On observe toutefois l’amorce d’une inversion de tendance, en Alsace comme dans le reste de la France dans les grandes agglomérations. Ainsi l'enquête ménage déplacements réalisée dans le Bas-Rhin en 2009 montre que la mobilité a baissé sur le territoire de la communauté urbaine de Strasbourg par rapport à la fin des années 1990, c'est à dire que le nombre moyen de déplacements quotidiens par habitant a diminué. En revanche la distance moyenne parcourue en voiture continue à augmenter ainsi que le temps moyen de déplacement.