Problématiques transversales

  • ImpressionPDF

Des outils au service d'un meilleur partage de l'information et de la formation

Page mise à jour le 16-01-2012

Le préalable à la mise en œuvre d’une bonne gouvernance est la mise à disposition des acteurs d’une information de qualité. La convention d'Aarhus signé en 1998 par 39 états et traduite dans une directive européenne en 2003 a notamment pour objectif de développer l’accès du public à l’information détenue par les autorités publiques et de favoriser la participation du public à la prise de décisions ayant des incidences sur l’environnement. Au niveau national ces principes sont consacrés dans la charte de l'environnement adossée à la constitution en 2004, et développés en particulier dans de nombreuses dispositions des lois Grenelle de 2009 et 2010. Si l'on parle d'éducation à l'environnement depuis la fin des années 70, l'éducation au développement durable fait partie intégrante de la formation initiale des élèves dans les établissements scolaires depuis 2004 : il ne s'agit pas d'une nouvelle discipline mais d'un champ par lequel toutes les disciplines sont concernées.

1. L'acquisition et la diffusion de l’information environnementale

 

De nombreux acteurs alsaciens sont engagés dans l'amélioration de la connaissance environnementale, chacun dans sa spécialité et de plus en plus dans le cadre de démarches partenariales, permettant la mutualisation des moyens et le partage des données. La diffusion et un accès à l'information plus facile permettent de développer une culture commune de l'environnement et de ses enjeux et de mettre chaque alsacien devant ses responsabilités. Au-delà des réseaux de suivi de l'état de l'environnement existant sur l'ensemble du territoire national, on peut citer, à titre d'exemple, quelques outils spécifiques à l'Alsace.

L'association pour la protection de la nappe phréatique de la plaine d’Alsace (APRONA) a été créée à l’initiative de la Région, de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, des Départements et de l’Etat. Elle regroupe de nombreux autres partenaires (institutionnels et usagers) et assure la gestion des réseaux d'observation régionaux des eaux souterraines, ainsi que de nombreuses opérations visant à la connaissance de la ressource, et sa mise à disposition auprès des différents acteurs de l'eau. 

L'Office des données naturalistes d'Alsace (ODONAT), en tant qu'observatoire régional de la biodiversité, se consacre à la connaissance et à la préservation des espèces et des milieux naturels en Alsace. Il favorise la collecte et le traitement des données par les spécialistes, bénévoles et scientifiques au sein de la dizaine d'associations membres, afin de faciliter leur diffusion et d'optimiser leur utilisation (édition des listes rouges de la nature menacée en Alsace, suivi des indicateurs de la biodiversité faunistique en Alsace, atlas de la répartition de la faune sauvage d'Alsace...). La création en 2010 du Conservatoire botanique régional d’Alsace constitue un tournant important pour l’amélioration de la connaissance de la flore locale, de son organisation, de sa diffusion et pour sa conservation.

L'association pour la surveillance et l'étude de la pollution atmosphérique en Alsace (ASPA) est également un acteur majeur en matière de connaissance de la qualité de l'air. Au delà de la surveillance au quotidien des niveaux de pollution, elle assume une mission d'information et d'alerte auprès des autorités administratives. Elle a également développé des outils pour assister ses partenaires dans la gestion transversale (air, climat et énergie) des phénomènes de pollution atmosphérique. Créées en 1977, les instances délibérantes de l'ASPA réunissent des industriels, des collectivités, l'Etat et des associations.

La Coopération pour l'information géographique en Alsace (CIGAL) est un partenariat inter-institutionnel regroupant l'ensemble des acteurs publics de l'information géographique au niveau régional. Initié en 1999 par la Région Alsace qui le préside, il a pour rôle de développer et d'améliorer l'utilisation des systèmes d'information géographique (SIG) au sein des organismes publics.

Tous les deux ans, à l'initiative de la Région, les rencontres alsaciennes de l'environnement ont pour objectif de dresser un bilan de la situation environnementale du territoire et d'engager le débat avec un large public (plus de 200 personnes ont participé à l'édition 2011 de ces rencontres). Elle s'appuyent sur 32 indicateurs répartis autour des principaux enjeux (eau, biodiversité, occupation de l'espace, air, énergie, déchets, éducation à l’environnement) et renseignés avec l'appui de nombreux partenaires : Départements, services de l’Etat, parcs naturels régionaux, APRONA, ASPA, ODONAT, Alter Alsace Energies et l'ARIENA.

Un certain nombre des travaux visant à développer ou à partager la connaissance sont menés en partenariat avec l'Allemagne et la Suisse dans le cadre de la Conférence du Rhin supérieur : cela concerne notamment la nappe phréatique, mais aussi la qualité de l'air, la protection de la nature, les risques...

2. L’éducation à l’environnement et au développement durable

 

Depuis plus de 30 ans, un partenariat fort, accompagné par l'Etat, entre la Région, les Départements et le monde associatif a permis de structurer de façon exemplaire la politique d'éducation à l'environnement, dont les objectifs principaux sont de favoriser l’émergence de citoyens conscients de leurs responsabilités et actifs et de soutenir le développement du réseau alsacien d'éducation à la nature et à l'environnement. Les moyens sont mobilisés autour des enjeux prioritaires en Alsace, à savoir la préservation de la qualité des ressources en eau, l’amélioration de la qualité de l’air, le maintien d’un cadre de vie de qualité et la biodiversité.

L'ARIENA (association régionale pour l'initiation à l'environnement et à la nature en Alsace) est l'animatrice du réseau alsacien d'éducation à l'environnement. Elle centralise chaque année les projets d'une cinquantaine de membres et les met en cohérence dans un programme régional annuel, qu'elle transmet pour instruction à la Région, au deux Départements et à l'Etat qui participent à son financement. Les effectifs se maintiennent depuis une petite dizaine d'année autour de 250 salariés (environ 150 équivalents temps plein) : éducateurs, animateurs, administrateurs, techniciens… Les structures adhérentes sont essentiellement des associations liées à un territoire (maison de la nature...), des associations de protection de l'environnement (Alsace nature...), mais également les parcs naturels régionaux et des collectivités. Une labellisation régionale (CINE - centre d’initiation à la nature et à l'environnement), attribuée à 8 structures, vise à garantir et à renforcer la qualité des actions. Le volume global de public sensibilisé (environ 130 000 participants en 2009) et le nombre et la durée des classes de découverte organisées par les enseignants et des séjours de loisirs, pâtissent toutefois de la crise économique et sont en baisse entre 2007 et 2009. Les thématiques abordées sont essentiellement des thèmes naturalistes (milieux naturels, faune, flore, eau) pour 42% des actions en 2009, les thèmes liés à l'environnement "gris" (air, transport, déchets, maîtrise de l'énergie,...) pour 27%. Une nouvelle tendance se dessine qui consiste à lier la sensibilisation à la nature et à l'environnement à des disciplines telles que la musique, le sport, les traditions et la culture locale.

Des actions d'éducation à l’environnement sont également menées en dehors de ce programme. Par exemple, Alsace nature, en s'appuyant sur ses salariés mais également sur les associations qu'elle fédère (plus de 84 associations en 2009) et ses adhérents (près de 2000 en 2009), propose des sorties nature ou visites guidées, des animations pour les scolaires et pour les adultes, des cinés-débats, des stages de formation thématiques ou à destination des guides nature.

Les collectivités locales ou leur regroupement ont également investi le champ de l'éducation à l'environnement. En particulier les parc naturels régionaux des Ballons des Vosges et des Vosges du nord proposent conférences, projections, expositions et animations pour sensibiliser le grand public (forêt, biodiversité...). Ils aménagent également des circuits et sentiers de découverte balisés sur des thèmes variés et relaient les activités proposées par leurs partenaires (office national des forêts d'Alsace, offices de tourisme, centres d’initiation à l’environnement, accompagnateurs en montagne, associations, centres de vacances...).

Par ailleurs, il existe un autre réseau d'éducation à l'environnement et au développement durable tournée vers les entreprises, Idée Alsace. Il a pour but d'accompagner les entreprises dans leur démarche vers le développement durable en animant des ateliers spécialisés organisé par les CCI. En outre, ce groupe contribue à la productions d'outils didactiques (outils d'animation et de management...), d'études et l'organisation annuelle d'évènement et forum dédiés au développement durable.

Depuis 1998, la Région et l'ADEME informent et accompagnent les habitants de la région sur les économies d'énergie et les énergies renouvelables, dans le cadre du programme Energivie. Il s'agit d'une politique de soutien au développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Par ailleurs, 8 espaces info-énergie conseillent gratuitement le public sur les gestes à adopter pour optimiser leurs consommations d’énergie.

A terme, il s'agira de mettre en place une "plate-forme" qui regroupera l'ensemble des acteurs en charge de l'éducation à l'environnement et au développement durable. Celle-ci permettra la mise en cohérence des différentes politiques en œuvre sur le territoire portées parfois de manière différenciés par les services de l'Etat, les collectivités locales, le secteur économique et les associations. Cette plate-forme constituera un espace de concertation susceptible de donner un nouvel élan à cette action d'éducation au développement durable dans le cadre de la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement.

3. L'expertise scientifique et la recherche au service de la connaissance environnementale

 

Au-delà d'explorer et de nous fournir des méthodes et moyens pour répondre aux questions soulevées par la société et aux grands défis environnementaux, la recherche est également un outil pour nous aider à saisir la complexité de l'environnement dans lequel nous vivons : les effets du changement climatique, la relation entre ville, biodiversité, écosystèmes et paysages... Les questions environnementales sont, par essence, multidisciplinaires. Pour y répondre, les recherches sur l’environnement doivent donc mobiliser de nombreuses compétences dans tous les domaines des sciences, de la physique à la chimie, des sciences de la nature aux sciences de l’homme, des sciences pour l’ingénieur à celles de la communication. 

En Alsace, une grande partie des compétences et des savoir-faire scientifiques dans le domaine de l’environnement est impliquée dans le réseau Alsace de laboratoires en ingénierie et sciences pour l’environnement (REALISE), qui a pour vocation de structurer la recherche en environnement régionale. Ce réseau réunit environ 130 chercheurs issus de 19 unités de recherche appartenant aux principales structures scientifiques de la région : université de Strasbourg, université de Haute Alsace, CNRS, hôpitaux universitaires, ENGEES et INRA de Colmar. Ce réseau s’intéresse en particulier aux écosystèmes et hydrosystèmes continentaux et aux questions de prévention des pollutions. Le réseau REALISE est également engagé, avec l’aide de la Région Alsace, dans un partenariat étroit avec le réseau des éco-entreprises d’Alsace. De nombreuses coopérations existent également avec des universités suisses et allemandes de l'espace du Rhin Supérieur.

 

Les relations étroites établies depuis longtemps entre laboratoires de recherche, entreprises et collectivités territoriales ont également permis la structuration de quatre pôles de compétitivité relatifs à des problématiques environnementales :

 

Les experts et scientifiques ont également un rôle important d'appui aux acteurs publics en apportant leur connaissance et expertise préalablement aux décisions. A titre d'exemple, dans le domaine de la biodiversité, ce rôle est formalisé, en Alsace comme dans les autres régions françaises, par le conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN). Placé auprès du Préfet et du Président du Conseil régional. Il apporte un éclairage scientifique sur les questions relatives à la préservation de la biodiversité et du patrimoine naturel.

4. La professionnalisation et la formation

 

L’environnement et la maîtrise de l’énergie occupent une place croissante dans le développement économique de la région. Cela nécessite, au-delà d’une prise de conscience des différents acteurs, la formation de personnes compétentes. Le recensement des filières régionales de formation en environnement, réalisé dans un souci d’information large, par l'ADEME en 2009, dénombre une cinquantaine de formations longues (environ 1/3 jusqu’au niveau baccalauréat, et 2/3 post niveau baccalauréat). Parmi elles, la formation d'éco-conseiller, dispensée par l’Institut Eco-conseil, structure unique en France.   S'y ajoutent   plus de 150 stages et formations courtes couvrant l'ensemble des domaines environnementaux (eau, énergie, entreprises, aménagement, droit…), dispensés par des associations, des groupements professionnels et autres structures.

Face au défi de l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments et aux nouvelles exigences réglementaires, le bâtiment est un secteur où le besoin de formation est très important, avec environ 8000 entreprises et 40 000 travailleurs. Dans le cadre du programme Alsace Energivie et sous l'impulsion de la Région et l'ADEME, a été créé en 2007, un centre de ressources qualité environnementale du cadre bâti. Outre la constitution d'un observatoire régional avec l’objectif de favoriser le label BBC, il a pour mission d'informer, sensibiliser, et proposer un appui technique aux membres pour l’ingénierie de formation. ll a ainsi participé, dans le cadre d'un projet européen, à la réalisation d'une boîte à outils de formation traitant de l'efficacité énergétique des bâtiments et a recensé les cursus de formation existants dans ces domaines. Si elles sont globalement nombreuses, les formations restent souvent mal connues des professionnels, qui sont majoritairement de très petites entreprises.



En savoir plus