1. Une nuisance environnementale majeure pour la population

En dépit des progrès réalisés, le bruit demeure un problème majeur pour les français : selon un sondage TNS-Sofres réalisé en mai 2010, deux tiers des personnes interrogées se disent personnellement gênées par le bruit à leur domicile. Pour plus de la moitié d’entre elles, les transports constituent la principale source de nuisances. En effet, si les solutions de protection contre le bruit ont beaucoup progressé, dans le même temps, les sources se sont multipliées. Si les nuisances sonores ont pour principale origine les infrastructures de transport terrestre et aérien, elles peuvent également être occasionnées par les activités économiques ou bien encore les comportements (bruit de voisinage, comportements "générationnels").

Mais le bruit est beaucoup plus qu´une nuisance. C´est aussi un véritable problème de santé. En Alsace, la réalisation des cartes de bruit stratégiques (voir Des cartes de bruit stratégiques pour identifier les "points noirs" de bruit) a montré que plus de 220 000 alsaciens sont soumis à des niveaux sonores au moins gênants (plus de 55 dB(A) en Lden) liés aux infrastuctures de transport, majoritairement routières.

2. Une prise en compte renforcée par des évolutions réglementaires

La lutte contre le bruit a pour objet de prévenir, supprimer, ou limiter l’émission ou la propagation de bruits gênants ou susceptibles de nuire à la santé. Ainsi, pour lutter contre les nuisances sonores générées par les infrastructures de transports terrestres et aériens, il faut à la fois agir en prévention (limiter les nuisances sonores à la source, éviter de construire en zones bruyantes, préserver des zones de calme...) et en curatif (traiter les infrastructures par des chaussées moins bruyantes et des murs ou merlons anti-bruit, renforcer l'isolation des constructions à proximité des sources de bruit).

Suite au classement des voies bruyantes, c’est-à-dire l’identification des axes routiers et ferroviaires les plus bruyants, la réglementation impose lors de la construction de bâtiments nouveaux à proximité de ces voies, des prescriptions d’isolement acoustique qui doivent être respectées par les constructeurs. Elle impose également aux nouveaux projets d’infrastructures routières et ferroviaires de protéger l’ensemble des bâtiments préexistants. Les émissions sonores des installations classées pour la protection de l'environnement sont réglementées au même titre que les autres pollutions. En ce qui concerne les bruits de voisinage ou liés aux comportements, c'est avant tout un travail de sensibilisation qui est nécessaire.

Sous l'impulsion d'une directive européenne de 2002, une approche plus globale se met en place avec le renforcement des connaissances et l'élaboration de plans de prévention (voir Des plans de prévention pour les infrastructures de transport les plus bruyantes).

3. Un enjeu à traduire dans la planification et l'urbanisme

L’aménagement du territoire joue un rôle primordial en termes de prévention et de lutte contre l’exposition de la population aux nuisances sonores. Les plans locaux d’urbanisme sont essentiels à la fois pour maîtriser l’urbanisation des secteurs exposés aux nuisances ou qui le seraient dans le futur, et pour éloigner les activités susceptibles de générer des nuisances des zones d'habitat ou établissements hébergeant des populations sensibles (établissements de soins, crèches, écoles…). Un travail sur les formes urbaines est également possible pour protéger les habitants des nuisances.

La mise en oeuvre des politiques de déplacements, notamment via les plans de déplacement urbains (obligatoires pour les agglomérations de Strasbourg et Mulhouse), est également un levier important pour prendre en compte les nuisances du trafic routier.