Thématiques environnementales

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L'impact sur l'environnement

Page mise à jour le 02-01-2012

Le nucléaire entraîne des impacts sur l'environnement. Il est inscrit dans la loi relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire que l'ASN contrôle la sûreté nucléaire et la radioprotection en France pour protéger les patients, les travailleurs, le public, mais également l'environnement. Les enjeux environnementaux sont donc une préoccupation permanente pour l'ASN, ils sont notamment surveillés via des inspections avec prélèvements sur les sites nucléaires.

1. Des rejets dans l’environnement très limités

 

Les rejets liquides et gazeux dans l’environnement, radioactifs et non radioactifs, de la centrale de Fessenheim sont réglementés par des arrêtés ministériels. Les rejets sont mesurés par EDF et contrôlés par l’ASN qui procède annuellement à une mesure par un laboratoire indépendant. Ces rejets sont très inférieurs aux limites prescrites et comparables aux rejets de réacteurs équivalents.

Les rejets radioactifs liquides sont composés de tritium, d’iodes et d’autres produits de fission ou d’activation. Ils correspondent à des effluents venant des circuits nucléaires en fonctionnement normal. Avant rejet dans l’environnement, ces effluents font l’objet d’un traitement poussé et d’un stockage plus ou moins long, la radioactivité ayant pour propriété de décroître naturellement au cours du temps. Lorsque celle-ci passe en dessous des valeurs limites de rejets fixés par la réglementation, l’effluent est rejeté.

Outre la pollution radioactive, la centrale rejette également des substances chimiques non radioactives : aucun dépassement des limites autorisées n’a été constaté. Les rejets chimiques (non radioactifs) liquides de la centrale sont liés à des produits de conditionnement utilisés pour garantir l’intégrité des matériels contre la corrosion, à des traitements de l’eau des circuits contre le tarte ou la corrosion, à l’usure normale des matériaux notamment métalliques tels que le zinc ou le cuivre.

Enfin, la centrale nucléaire génère des rejets thermiques dans le Grand Canal d'Alsace. Ces rejets sont dus aux échanges de chaleur entre le circuit de refroidissement du condenseur alimenté par l'eau du canal et le circuit secondaire de la centrale. Les rejets thermiques sont strictement règlementés.

EDF et les pouvoirs publics surveillent le niveau de radioactivité dans l’environnement autour de la centrale (dans l’air, l’eau, la terre, la faune, la flore, le lait…) afin de détecter toute radioactivité anormale. Les résultats des mesures de radioactivité dans l’environnement autour de la centrale de Fessenheim sont consultables sur le site du réseau national de mesure de la radioactivité dans l’environnement, avec une mise à jour généralement mensuelle.

De plus, depuis 1992, cinq balises gérées par l'Association de surveillance de la pollution atmosphérique (ASPA) mesurent la radioactivté dans l'air de la région et permettent le calcul d'un indice d'exposition.

L’ASN a souhaité réviser les prescriptions de rejets, radioactifs et non radioactifs, afin qu’ils soient aussi faibles que possible et qu’EDF maintienne ses efforts de maîtrise et de réduction des rejets. EDF a ainsi déposé un dossier en septembre 2009 qui est en cours d’instruction par l’ASN. La Commission locale d’information et de surveillance de Fessenheim, le Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST) ainsi que les populations françaises et allemandes riveraines de l’installation seront consultées sur les limites qui seront proposées par l’ASN.

2. Les déchets radioactifs : un enjeu national

 

L’ASN exige que les industriels du nucléaire assument leurs responsabilités et mettent en place une gestion sûre, rigoureuse et transparente de tous les déchets produits dans leurs installations, y compris en phase de démantèlement. Cette gestion des déchets doit aboutir à une prise en charge de toutes les catégories de déchets produits, sans exception possible, et au stockage définitif des déchets ultimes. L’ASN considère que tout doit être fait pour que la gestion des déchets ne soit pas à la charge des générations futures.

Selon la durée de vie des éléments radioactifs contenus (courte ou longue) et le niveau d’activité radiologique qu’ils présentent (très faible, faible, moyenne ou haute activité), les déchets sont classés en plusieurs catégories et gérés selon des modalités distinctes. Tous les déchets dits à vie courte, de moyenne à très faible activité, sont acheminés vers les centres de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) pour être stockés en surface. Avant expédition, ces déchets sont conditionnés dans des conteneurs adaptés pour éviter toute dissémination de radioactivité : on obtient alors ce qu’on appelle des "colis" de déchets. A Fessenheim, 2054 colis (soit 518 tonnes) ont été évacués en 2010 vers les différents sites d’entreposage.

Les déchets à vie longue de faible à moyenne activité sont actuellement entreposés sur le site de Fessenheim, en l’absence de solution d’élimination ou de traitement. L’ANDRA étudie, dans le cadre de la loi du 28 juin 2006 de programme relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs, un concept de stockage en profondeur. Les études sont menées en vue de la mise en service d’un centre de stockage à l’horizon 2025, en Meuse/Haute-Marne, sous réserve de son autorisation par le Gouvernement, après un débat public.

Enfin, les déchets à vie longue, de haute activité, s’ils ne sont pas produits directement par la centrale en sont issus indirectement via le traitement des combustibles irradiés. Ils ne représentent que 0,2% du volume total des déchets radioactifs français mais près de 95% de la radioactivité totale (source ANDRA). La centrale de Fessenheim a expédié 120 assemblages de combustibles usés en 2010 vers l’usine de traitement située à La Hague.