Thématiques environnementales

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Deux catégories particulières : les déchets du BTP et les boues

Page mise à jour le 04-01-2012

1. Des quantités importantes de déchets de chantiers à mieux valoriser

 

On ne dispose pas en Alsace de connaissance récente sur le gisement et le devenir des déchets produits par les secteurs du bâtiment et des travaux publics. Des plans départementaux avaient été élaborés dans les années 2000 à l’initiative de l’Etat. Ils mettaient en avant qu’une large part des déchets inertes des activités du bâtiment étaient réutilisés, situation un peu moins nette pour ceux provenant des travaux publics. Les deux plans préconisaient la sensibilisation et l’information des différents acteurs de la construction, pour favoriser la réduction à la source et le tri sur les chantiers, mais aussi pour faciliter l’utilisation des produits recyclés. Ils identifiaient aussi la nécessité de mettre en place des réseaux de proximité pour la prise en charge de ces déchets, s’appuyant sur des outils complémentaires existants ou à créer : centres de regroupement, déchèteries, plates-formes de concassage, installations de stockage… L’amélioration de la gestion des déchets inertes doit permettre d’en limiter les impacts environnementaux ; par un développement du recyclage, elle doit aussi contribuer à maîtriser les besoins d'extraction des granulats alluvionnaires. Voir aussi Une planification départementale en cours de renouvellement.

2. Des boues de station d’épuration en augmentation et des filières de valorisation fragiles

 

Les boues issues de l’épuration des eaux usées domestiques ou industrielles sont considérées comme des déchets dont l’élimination est à la charge du producteur. Les quantités estimées sont de 45 000 tonnes de matières sèches pour les boues urbaines (source Départements) et 75 000 tonnes pour les boues industrielles (enquête nationale INSEE).

Dans un contexte d’accroissement de la population raccordée aux réseaux d'assainissement et d’amélioration de la collecte et du traitement des eaux usées, la production des boues d’épuration urbaine a tendance à augmenter, alors que les filières d’élimination des boues, notamment leur valorisation par épandage sur les sols agricoles, sont fragiles (mauvaise image de l'épandage et réticences de la profession agricole dans certains secteurs). Par ailleurs l'offre de matière organique est importante (effluents d’élevage, composts de biodéchets et déchets verts…) et les surfaces aptes à recevoir les boues très limitées. Si les deux Départements, notamment à travers les plans départementaux, confirment que la filière agricole doit rester un mode de valorisation privilégié des boues dès lors que leur qualité le permet, ils soulignent aussi le besoin de diversification des filières. La pérennité de la valorisation agricole nécessite que cette filière soit irréprochable, notamment en termes de transparence sur la qualité des boues. L’élimination des boues devient donc un véritable enjeu et nécessite une vigilance particulière quant aux produits ou déchets toxiques rejetés dans les réseaux d'assainissement.

Dans le Haut-Rhin, les boues urbaines sont valorisées à 60% par épandage, l'activité agricole de la plaine de la Hardt notamment en étant très demandeuse. Il s’agit majoritairement de boues compostées, particularité haut-rhinoise qui facilite leur utilisation et acceptabilité. Dans le Bas-Rhin, 50% des boues retournent au sol (épandage de boues brutes ou compostées, une partie du compost étant épandue dans des départements limitrophes qui assure aussi le compostage d'une partie non négligeable de ces boues). Les boues qui ne sont pas valorisées en agriculture sont incinérées, notamment celles de la station d'épuration de Strasbourg.

Au-delà des boues, les sous-produits de l’épuration des eaux usées, ainsi que les matières de vidange, notamment de l’assainissement autonome doivent également suivre des filières adaptées. Dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, les sous-produits de l'épuration des eaux usées sont dirigés vers les filières adéquates, cependant, leur enfouissement reste élevé dans le Bas-Rhin alors qu’ils ne répondent pas à la définition des déchets ultimes. Les matières de vidange disposent de capacités d’accueil suffisantes aujourd’hui, mais avec la mise en place des services publics d’assainissement non collectif (SPANC) et l'agrément obligatoire des prestataires de service, leur quantité devrait d’augmenter.


Pour les déchets nucléaires, voir les pages Risques nucléaires