Thématiques environnementales

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La gestion des déchets ménagers et assimilés

Page mise à jour le 05-07-2012

1. Une progression du recyclage des déchets ménagers


L’ensemble des collectivités alsaciennes s’est engagé dans la collecte sélective des déchets secs d’emballage (verre, bouteilles plastiques, papier, carton), de façon relativement précoce par rapport au reste de la France.

La part des déchets ménagers et assimilés valorisés sous forme "matière" y est plus importante qu’en moyenne en France (31% en 2009 contre 20,5%), la part valorisée de façon organique étant sensiblement du même ordre (environ 14%). Globalement, la région atteignait donc en 2009 un taux de recyclage ( valorisation matière et organique) des déchets ménagers et assimilés de 45%, soit l’objectif fixé par la loi issue du Grenelle de l’environnement à échéance 2015.

Des marges d'amélioration existent toutefois encore notamment pour la valorisation organique. Si, jusqu'à présent, en dehors des déchets verts (déchets de jardin), la collecte sélective des biodéchets alimentaires était peu pratiquée, elle connait aujourd'hui un développement significatif. Plusieurs collectivités étudient ou expérimentent la collecte de ces flux, qui constituent presque un tiers des ordures ménagères résiduelles : par exemple, en partenariat avec le Département du Haut-Rhin, 9 collectivités ont mis en place de telles collectes concernant environ 120 000 habitants. Par ailleurs, la collecte des déchets organiques des "gros producteurs" (établissements publics, restaurants, restauration collective, commerces alimentaires, marchés d’intérêt national…) est obligatoire à compter de janvier 2012. 

La généralisation de la tarification incitative doit également permettre de faire progresser le taux de recyclage. Dans les collectivités où elle a été instaurée, il est constaté une nette augmentation des déchets secs triés et orientés vers le recyclage.

Les plans de prévention et de gestion des déchets non dangereux, qui sont en révision par les deux Départements, vont fixer de nouveaux objectifs de valorisation matière et organique qui tiennent compte des évolutions réglementaires et des avancées menées par de nombreuses collectivités.

Les déchèteries contribuent également à la collecte des déchets en vue de leur recyclage. En 2009 l’Alsace comptait 130 déchèteries (source SINOE) desservant 91% de la population (100% dans le Bas-Rhin). Dans le Haut-Rhin certaines zones rurales ou de montagnes sont moins bien pourvues. Après une période de forte croissance les quantités de déchets collectés se sont stabilisées entre 2007 et 2009. Les déblais et gravats y représentent 28% des déchets, les encombrants 25% et les déchets verts 21%.

2. La moitié des déchets ménagers valorisés sous forme d’énergie


En Alsace, la valorisation énergétique constitue la première filière d’élimination des déchets ménagers et assimilés (près de la moitié des déchets y sont incinérés pour un peu moins du tiers à l’échelle nationale) alors qu’au niveau national c’est le stockage qui domine. Environ 530 000 tonnes de déchets ménagers et assimilés étaient incinérés ou stockés en 2009. On enregistre entre 2005 et 2009 une baisse de la part des déchets incinérés ou stockés de 8%, une tendance qui sera à confirmer voire renforcer, au regard de l'objectif national de réduction de ces quantités de 15% à l'horizon 2012. Ces efforts devront s’axer autour de la prévention, du réemploi et du recyclage.

3. Une majorité des déchets non dangereux des entreprises sont recyclés


L’étude menée par les deux Départements sur les déchets non dangereux des entreprises montre que près de 80% de ces déchets sont recyclés (plus que l’estimation moyenne nationale de près de 70% - source : INSEE) et une petite partie incinérée avec récupération d’énergie (3,5%). Presque 15% sont stockés en centre de stockage pour les déchets non dangereux. Au moment de l'étude les capacités autorisées étaient estimées comme insuffisantes pour les années à venir.

4. Un bon niveau d’équipement, à conforter pour le stockage des déchets ultimes

Principaux équipements de gestion des déchets ménagers et assimilés (2010)

L’Alsace est passée d’une importante phase d’investissements dans les années 2000 à une phase actuelle d’optimisation des équipements.

Quatre unités de valorisation énergétique éliminent par incinération les déchets ménagers et assimilés collectés par le service public ainsi qu’une petite partie des autres déchets non dangereux des entreprises. Les usines de Strasbourg et de Mulhouse concentrent près des trois quart de ces flux. Toutes ces installations respectent les normes en vigueur quant à leurs rejets. A l’horizon 2020, le projet de plan de prévention et de gestion des déchets non dangereux du Bas-Rhin ne met en évidence aucun besoin de nouvelles capacités d’incinération. Dans le Haut-Rhin, pour l'usine de Colmar, une étude est en cours pour définir la nouvelle stratégie de valorisation énergétique. Des réflexions sont par ailleurs engagées pour la production de combustibles solides de récupération.

L’Alsace dispose également de 5 installations de stockage de déchets non dangereux, dont une seule dans le Haut-Rhin (Retzwiller) qui centralise à elle seule plus de la moitié des déchets enfouis en Alsace. Elle vient d'être renouvellée jusqu'en 2024. Dans le Bas-Rhin, les études récentes mettent en évidence que si les capacités des centres de stockage pour les déchets du service public sont suffisantes à l’horizon 2020, en revanche elles ne le seront peut-être pas pour les déchets non dangereux des entreprises (déficit de presque 200 000 tonnes/an). Cependant le renouvellement récent de l'installation d'Hochfelden jusqu'en 2016 et l'amélioration du tri de ces déchets, encore pour partie collectés en mélange, permettant aussi de mieux les valoriser et donc de réduire les quantités à enfouir devraient permettre de répondre à ces besoins sans qu'il soit nécessaire de construire, à moyen terme, une nouvelle installation de stockage des déchets non dangereux dans le département.

La région compte au total 16 unités de compostage, les deux tiers se situant dans le Haut-Rhin. A noter que la valorisation des bio-déchets des ménages ne passe pas uniquement par de tels équipements. Le compostage individuel, qui connait déjà un développement significatif, ou de proximité (avec de petits équipements collectifs), présentent aussi l'avantage de réduire les quantités de déchets à collecter. Les déchets organiques peuvent aussi être valorisés par la production de méthane : une importante usine de méthanisation porté par un groupement d’agriculteurs (ferme des hirondelles) a été ouverte en décembre 2011, une autre installation, moins importante, existe au lycée agricole d’Obernai.

Les tonnages traités dans chaque département correspondent globalement aux quantités de déchets collectés dans chacun d’eux et il y a peu de transferts de déchets ménagers et assimilés.

Les centres de stockage autorisés et en fonctionnement font l'objet de prescriptions quant à leur rejet (l'eau notamment) et d'une surveillance (nappe et effluents produits). Les nombreuses anciennes décharges d'ordures ménagères (dites décharges "brutes") peuvent être à l’origine de pollutions si elles ne sont pas réhabilitées. Des décharges ou dépôts sauvages d'encombrants, gravats..., qui existent encore malgré la présence de déchèteries, peuvent aussi localement poser des problèmes de pollution.



 

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