Thématiques environnementales

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Une ressource sous pressions des activités humaines

Page mise à jour le 02-05-2012

1. Des prélèvements importants mais compatibles avec la ressource de la nappe d'Alsace

 

Hors refroidissement de la centrale de Fessenheim, l’usage principal de l'eau prélévée dans les nappes et les rivières est l'industrie (brasserie, agro-alimentaire, chimie...) pour près des deux-tiers des prélèvements. Viennent ensuite la production d'eau potable et l'irrigation, pour lesquels ce sont très majoritairement les eaux souterraines qui sont sollicitées. Les prélèvements globaux sont stables dans le temps aux alentours de 800 millions de mètres cubes par an. Ils sont en baisse pour l'industrie (amélioration des process et du recyclage mais aussi probablement fermeture de certaines entreprises) et l'alimentation en eau potable (amélioration des réseaux et réduction des fuites). Ceux pour l'irrigation sont en revanche en augmentation (un suivi plus juste des prélèvements lié à l'entrée en vigueur de la nouvelle redevance explique pour partie cette augmentation à partir de 2008).

Prélèvements en eau en 2008 (hors prélèvements industriels pour refroidissement)

2. Des prélèvements pénalisants pour les cours d'eau vosgiens

Des prélèvement d’eau à des fins domestiques, industrielles ou agricoles impactent la qualité et la continuité de certains cours d’eau du Haut-Rhin. Le débit des cours d’eau court-circuités baisse de façon significative. La ressource peut difficilement y être sollicitée davantage. Les principaux bassins versants concernés sont les suivants : Giessen-Liepvrette, Lauch et Fecht. Il convient également de rappeler que de nombreux aménagements sur les cours d'eau (bassins d'irrigation, de pisciculture...) forment des obstacles à la continuité écologique et à la migration des poissons.

3. Une réduction des pollutions industrielles et domestiques à poursuivre

 

3.1. Une importante diminution des rejets industriels

Ces dernières années, des progrès ont été observés sur le traitement de pollutions comme le phosphore, alors même que les phosphates continuent à entrer dans la composition des détergents textiles à usage industriel (ils seront interdits à compter de fin 2012). Cette réduction est plus importante dans le bassin Rhin-Meuse qu'en moyenne sur l’ensemble de la France. Pour les autres polluants, tels que l'azote, les matières organiques ou les matières en suspension, les rejets ont également tendance à être progressivement réduits ou stabilisés. En dehors de l'usine de potasse de Thann qui en est un des principaux émetteurs, une vingtaine d'établissements déclarent leurs rejets de mercure, pour l'essentiel des activités liées au traitement des déchets. Au delà des actions mises en place par les industriels, la diminution du nombre d'industries polluantes peut également expliquer la réduction de certains rejets polluants.

Evolution des rejets en phosphore (en tonnes)
Evolution des rejets en azote (en tonnes)

3.2. Une pollution urbaine en forte diminution

Alors même que la pollution collectée jusqu'aux stations est stable voire en augmentation (avec le développement des réseaux de collecte des eaux usées), la charge polluante des rejets des stations d’épuration urbaines (notamment DBO5, azote, phosphore) a été divisée par deux voire trois en dix ans grâce à l'amélioration du rendement des stations d'épuration. En Alsace, toutes les grosses collectivités et la plupart des petites collectivités sont aujourd'hui équipées d’un système d’assainissement.

Rejets des stations d'épuration urbaines (en kg/jour)
Rendement de dépollution des stations d'épuration urbaines (en%)

La pollution déversée par temps de pluie (via les déversoirs d’orages ou rejets d’eaux pluviales) a un impact significatif sur les ressources en eau. Le caractère fortement artificialisé du territoire alsacien (habitat, commerce, industries, infrastructures de transport) constitue un facteur aggravant.

 

3.3. Les substances dangereuses : des sources et des substances multiples

La diversité des substances mises en cause est importante : métaux, polluants organiques, pesticides... mais aussi résidus de médicaments, perturbateurs endocriniens. A faible ou très faible concentration, elles peuvent avoir des conséquences irréversibles sur les milieux aquatiques et la santé humaine. Elles peuvent provenir tant des activités industrielles ou artisanales, que de l'agriculture ou des ménages. Plusieurs dizaines de substances différentes peuvent être détectées dans un seul rejet urbain ou industriel. Cette situation rend la connaissance des apports particulièrement difficile. Des campagnes d’analyses visant à réduire les rejets sont engagées dans le cadre de l’action nationale de recherche et de réduction des rejets de substances dangereuses dans l’eau : ainsi en Alsace, 167 installations classées ont été concernées au cours de l'année 2011 (voir aussi Des actions ciblées sur les substances dangereuses).

4. Des pollutions diffuses par les nitrates et les phytosanitaires

 

L’Alsace est le secteur du bassin Rhin-Meuse qui présente la plus forte exposition des eaux souterraines aux pressions par les nitrates et les pesticides (voir Les eaux souterraines, une ressource vulnérable mais dégradée et Une amélioration ne permettant pas encore l'atteinte du "bon état" pour les cours d'eau).

A côté des usages agricoles, les pesticides, et en particulier les herbicides, sont aussi utilisés en quantité importante pour l’entretien des infrastructures urbaines et de transport, des espaces verts et de loisirs, mais également pour le jardinage amateur. Même avec des quantités largement inférieures à celles utilisées en agriculture (de l'ordre de 10% en zone non agricole pour 90% en agriculture), ces usages peuvent avoir un impact local important sur certaines ressources en eau.

5. La géothermie, une préoccupation émergente

 

La géothermie consiste à exploiter les calories du sol, du sous-sol ou de la nappe. Les caractéristiques de l’installation (profondeur, température, débit, en circuit ouvert ou en circuit fermé) sont fonction du site, des besoins et de la technique utilisée (sonde ou forage). Les risques associés (mise en communication de plusieurs nappes, pollution liée au forage, pollution liée à une fuite du fluide caloporteur, modification de la piézométrie et de la température de la nappe) sont multiples et dépendent de la qualité de l’installation. Les principaux secteurs concernés se situent au droit des zones urbanisées (habitat, industrie ou commerce).



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